À l’origine du film The Birth of a Nation, « Les Confessions de Nat Turner », esclave rebelle pendu en novembre 1831, sont enfin éditées en français.
Héros de la lutte contre l’esclavage ? Meurtrier sanguinaire ? Fou illuminé ? Prophète ? Martyr ? Cent quatre-vingt-cinq ans après son exécution, le 11 novembre 1831, à Jerusalem (Virginie, États-Unis), Nat Turner demeure un inconnu célèbre à la personnalité insaisissable. La révolte qu’il conduisit au mois d’août 1831 dans le comté de Southampton inspire aujourd’hui un film à Nate Parker (The Birth of a Nation) comme elle inspira en 1967 un roman à l’écrivain américain William Styron (Les Confessions de Nat Turner, prix Pulitzer 1967).
Dans les deux cas, la source historique est la même : Les Confessions de Nat Turner, telles qu’elles ont été dictées à Thomas R. Gray, dans la prison où il était détenu, et déclarées par lui-même entières et dignes de foi lors de leur lecture devant le tribunal du comté de Southampton. Un document publié dès 1831, dont les éditions Allia proposent une traduction, suivie du texte Une révolte en noir et blanc, de Michaël Roy.
Une nécessaire distance
Alors, évidemment, il faut lire ce texte pour se faire une idée de ce que fut la révolte de Nat Turner, au cours de laquelle une soixantaine de personnes furent tuées en quelques jours avant que les rebelles soient vaincus et des centaines d’innocents massacrés en représailles par des milices blanches. Il faut lire ce texte en prenant toutes les précautions nécessaires, puisqu’il est rédigé par un avocat local qui ne cache en rien ses intentions.
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