Bien évidemment que l’islam a une part importante de responsabilité dans la mise en esclavage de millions d’Africains torturés, émasculés, violés et exploités physiquement.
L’islam n’a pas besoin de le dire explicitement pour en prendre sa part, contrairement à ce que répètent certains esbroufeurs à la petite semaine :
– Quand l’islam hiérarchise les croyances pour placer ses règles tout en haut et présente les autres croyances comme impureté, association et autres termes dépréciatifs ;
– Lorsque l’islam érige en dogme intangible l’idée que seuls les musulmans seront admis au paradis (sourate 4:56) et que les kouffars-mécréants iront en enfer (sourate 57:19, 3:131) ;
– Lorsque l’islam admet que mourir pour la cause de dieu octroie des avantages (sourate 4:74) ;
– Lorsque l’islam admet que l’on peut avoir des esclaves et profiter d’elles sexuellement sans enfreindre ses lois (sourate 23:6) ;
– Lorsque l’islam idéalise le jihad pour étendre la religion ; Etc.
Quelles bandes d’hypocrites fielleux et retors faut-il être pour pondre des phrases comme « L’islam n’a rien à voir avec ça » lorsque l’on évoque l’esclavage, ou encore, « il ne faut pas confondre les Arabes avec l’islam » ?
De qui se moquent ces gens ? Ont-ils déjà étudié ou lu la manière dont les esclaves noirs étaient traités sous TOUS les califats, sans discontinuer, des Omeyyades, aux Abbassides, en passant par les Fâtimides chiites, ceux du Maghreb et de Cordoue pour en arriver aux Ottomans ? Il n’y a qu’esclavage massif des Africains et exploitation de leur chaire. Ont-ils lu les écrits sur l’esclavage dans les autres royaumes, sultanats, émirats musulmans où les oulémas sont présents chaque jour auprès des gouvernants pour discourir sur ce qui est halal ou haram, sans rien trouver à redire sur la manière dont sont traités des millions de femmes, d’enfants, souvent musulmans d’ailleurs, qui sont juste porteurs d’une couleur considérée comme étant consubstantielle à la servitude ? Comment expliquent-ils la prégnance du racisme, de l’exploitation de l’homme par l’homme, le mépris, la discrimination dans ces cas si l’islam faisait loi et ne tolérait pas la moindre incartade, sans que presque aucune voix ne s’élève ?
La seule voix audible pour dénoncer ce racisme des musulmans fut celle du jurisconsulte de Tombouctou, le célèbre Ahmed Baba. Il rappelait ainsi que ce qui conduit à l’esclavage est uniquement la mécréance et non la couleur de la peau :
« la raison de l’asservissement est la mécréance. La situation des Noirs incroyants est la même que celle des autres infidèles, chrétiens, juifs, Perses, Turcs, etc. […] Tout croyant, s’il persiste dans son paganisme originel, peut devenir un esclave, qu’il descende de Cham ou non. De ce point de vue, il n’y a pas de différence entre les races »
Pourquoi Ahmed Baba éprouve-t-il le besoin de souligner que la malédiction de Cham n’est pas le signe exclusif justifiant l’esclavage et que ce qui doit guider la mise en esclavage est le kufr (la mécréance) et non le fait d’être noir ? Pourquoi insiste-t-il sur l’indistinction raciale de la mise en esclavage (qu’il justifie donc) si ce n’est parce que chez son voisin marocain du nord, le mot « abid » (esclave) était devenu synonyme de « noir », tout comme « esclave » et « nègre » se confondraient en Occident plusieurs années plus tard ?
L’esclavage et le racisme (ainsi que toutes ses déclinaisons) sont inhérents à l’islam. A partir du moment où, sous le rapport de la domination, du sentiment de supériorité, on vous donne le droit de combattre, de tuer, d’esclavagiser, d’exploiter, de violer (oui, pratiquer un acte sexuel sous son autorité de « possédant » s’appelle un viol), de discriminer par les taxes l’Autre en affirmant que ses mœurs et croyances sont inférieures à l’islam et doivent être combattues, comment vous étonner que des mécanismes de rejet, d’infériorisation et de haine s’opèrent le plus naturellement du monde lorsque ces mêmes musulmans rencontrent l’altérité ?
Il n’y a rien de différent ici de ce que l’on a pu constater sous l’époque coloniale : une doctrine définissant un facteur de supériorité en faveur de celui qui colonise et l’autorise à dominer l’Autre, ne peut produire que du racisme. L’islam, en déterminant une hiérarchie et une logique simpliste et binaire, ne peut que produire du racisme, de la xénophobie et du sectarisme partout où il a eu le pouvoir. Quant à cette escroquerie intellectuelle selon laquelle l’islam « interdit le racisme », on ne sait même pas s’il faut en rire ou pas. Interdit ? C’est sans doute à mesurer selon « l’échelle du cynisme » déjà utilisée pour affirmer que « l’esclavage serait interdit en islam » alors qu’il a perduré si longtemps ? On prend une phrase que l’on va tordre dans tous les sens en lui appliquant une pseudo-exégèse totalement corrompue qui n’a qu’un seul but, celui d’arriver à la conclusion qui nous arrange. L’islam n’a à aucun moment légiférer sur ce sujet en rejetant explicitement le racisme. Il est donc impossible d’affirmer cette assertion.
Faire croire que puisque le coran admet l’unité du genre humain, c’est la preuve du rejet du racisme relève juste de la mauvaise farce. Ceux qui défendent cette (fou) thèse ont-ils déjà entendu parler des polémiques françaises et européennes entre partisans du polygénisme (qui pensent que les hommes descendent de plusieurs couples) qui s’opposaient aux partisans du monogénisme (qui croient quant à eux que les hommes descendent d’Adam et d’Eve, donc d’un seul et unique couple) ? Sans doute jamais.
Le négrophobe Voltaire était polygéniste et s’opposait fermement à l’Église catholique à qui il reprochait son monogénisme : la différence entre les deux ? Aucune ! L’Église justifiait l’esclavage et chosifiait les Noirs quand Voltaire considérait que les Noirs étaient quasiment des animaux. Depuis quand le monogénisme est une particularité de l’islam et est-il synonyme de rejet du racisme ? Des monogénistes racistes ont toujours existé, ils admettent tous que les hommes appartiennent à la même famille. Mais est-ce qu’appartenir à la même famille signifie pour autant admettre que tous les hommes sont égaux en droit et en dignité ? Non ! La preuve est que l’islam fait une distinction entre « croyants » et « non-croyants », ce qui signifie bien que pour l’islam tous les hommes ne sont pas égaux en droit et en dignité mais le deviennent que lorsqu’ils se convertissent. Tant qu’ils ne le sont pas il est permis de les vendre, d’abuser sexuellement d’eux etc. Très progressiste, n’est-ce pas ?
Pour le colonialisme, l’argument qui voudrait que l’universel de la France jaune, noire, blanche et marron qu’on nous présentait sur des affiches de la propagande coloniale soit la démonstration irréfutable du rejet du racisme de la France, est indéfendable. Une idéologie n’est pas tenue de conceptualiser le racisme pour, de par sa nature, sécréter du rejet de l’Autre tel le crapaud sécréter de la bave. On ne peut pas confondre une « propension à l’universel » avec une « projection d’un ethnocentrisme que l’on impose universellement aux autres par la force» pour venir ensuite brandir la diversité de ceux à qui l’on a imposé cet ethnocentrisme. L’islam fait la même chose : il se vante d’avoir projeté son ethnocentrisme sur l’univers, donc d’avoir infligé la prévalence de ses valeurs socio-cultuelles comme référence exclusive dans son rapport coercitif à l’Autre pour ensuite venir se glorifier de la diversité qui compose la communauté des croyants. Mais si son message était universel, il n’aurait pas eu besoin de « jihadiser » pendant des siècles. D’où cette contradiction totale.
Nous avons bien là, non pas un universel, mais une universalisation de l’ethnocentrisme arabe faussement estampillée « universel » par des esbroufeurs croyant bien manier la rhétorique. Cessons de jouer avec les mots en prenant les gens pour des imbéciles : ce sont deux choses totalement différentes. L’universel réel ne méprise pas l’altérité en lui marchant sur la tête, en exigeant de l’Autre qu’il se dépouille de ce qui le caractérise depuis des lustres afin de porter son propre logiciel. L’universel ne reconnait pas les hommes comme égaux en droit et en dignité avec cette condition : « uniquement si vous vous convertissez à l’islam car en cas de refus on a le droit de vous acheter, de vous vendre, d’émasculer vos enfants et de vous exploiter physiquement et sexuellement car Allah le permet ». Dans ce cas, les hommes ne sont pas égaux en islam, ni en dignité ni en droit, et il est scandaleux et honteux de le prétendre à moins de considérer que pour appartenir à l’humanité il faille être musulman. Ce qui revient donc à dissocier l’ « Homme » du « musulman ».
L’universalisation de son ethnocentrisme, elle, le fait car elle trouve cela normal et n’accepte l’Autre que parce qu’il se travestit assez pour se soumettre au dominant et à ses propres ordonnances. L’islam se rapproche duquel des deux ? Pour faire partie de cette oumma, les ancêtres des actuels musulmans d’Afrique par exemple ont été combattus, massacrés et forcés à la conversion dans leur grande majorité (à titre d’exemple, le jihadisme d’Ousman Dan Fodio, du « Mahdi » soudanais sur les Dinkas ou les Noubas, ou encore des seigneurs songhaï de la deuxième dynastie ont laissé des traces etc.). Ils ont dû troquer leurs prénoms africains pour prendre des prénoms arabes* qu’ils ont essayé d’africaniser (Mohammed ==> Mohammadou etc.), ils ont changé totalement leur paradigme, adopté des coutumes qui parfois sont tout simplement des coutumes arabes préislamiques (impératif de virginité pour la future mariée, polygamie autorisée, port obligatoire du hijab remis au gout du jour par la Révolution iranienne en 1979 etc.) que l’islam a incorporé dans ses traditions alors qu’elles existaient bien avant.
* Important de rappeler que des prénoms comme Abdallah ou Yacine sont des prénoms arabes qui existaient avant l’islam. Le père du prophète des musulmans s’appelait Abdallah alors que l’islam n’existait pas à sa naissance. A titre d’exemple, chez les chrétiens maronites du Liban, il n’est pas rare de trouver des prénoms comme Amine (Gemayel), ou des double-prénoms comme pour le Maronite communiste George-Ibrahim Abdallah etc. Allez donc dire à ces chrétiens maronites très attachés à leur culture et à leur religion chrétienne qu’ils utilisent des « prénoms musulmans » et ils vous répondront d’aller réviser vos cours d’Histoire : ces prénoms sont arabes ou plus largement proche-orientaux mais sont utilisés depuis des siècles dans leurs familles.
NB : les citations du Coran sont tirées de l’édition du « Complexe du roi Fahad pour l’impression du Saint Coran » qui en a aussi assuré la traduction.
Kahm Piankhy
Cette vidéo illustre parfaitement les circonvolutions rhétoriques utilisées par certains musulmans pour tenter de déplacer la responsabilité de l’esclavage arabo-musulman vers les seuls Arabes afin de préserver toute cette mythologie grotesque à laquelle ils se réfèrent : le mythe de l’islam anti-esclavagiste et abolitionniste issu d’une religion qui décrète l’origine commune de tous les hommes – mais certainement pas leur égalité en droit et en dignité.