L’histoire du Mahdi, cet illuminé soudanais qui lutta contre la présence anglo-égyptienne au Soudan. Partisan de l’esclavage des « Abd », ce Noir arabisé a bâti son succès sur la réduction en esclavage de milliers de Noirs servant dans son armée de fanatiques. De nos jours, la plupart des musulmans très minoritaires que l’on retrouve chez les Dinka, les Nuers ou les Nouba du Sud-Kordofan descendent directement d’aïeux convertis à l’islam par la force, la violence et les razzias à l’époque du Mahdi.
Par contre, la narratrice fait une petite erreur que j’avais faite aussi au départ : je croyais que le Mahdi était un Baggara car la plupart de ses partisans étaient originaires de ces tribus arabes du Darfour qui se sont métissées avec leurs esclaves noirs au point d’avoir changé leur phénotype au cours des siècles passés. En fait, le Mahdi est un descendant des tribus du nord (au même titre qu’Omar el Béchir) dont la présence est plus ancienne au Soudan que celle des Baggara qui sont arrivés vers le 14è siècle. Les ancêtres du Mahdi se sont mélangés avec des Nubiens, ont pris le contrôle de la région et ont fini par réduire les autochtones en esclavage, prétextant qu’ils étaient eux des « Arabes purs ».