Cherchant à créer une puissante force d’interposition contre les crimes de l’armée soudanaise et des janjawids contre les civils du Darfour, l’UA (Kagame en tête) soutient l’envoie de troupes de protection.
Le président rwandais précise derechef que ses troupes allaient au Darfour pour protéger les 132 observateurs de l’ONU mais que si celles-ci se trouvaient face à des crimes commis contre les civils, les soldats rwandais n’hésiteraient pas à intervenir et ne laisseraient pas les civils se faire massacrer par les janjawids, comme l’avaient laisser faire à l’époque les troupes présentes au Rwanda pendant le génocide contre les Tutsi.
« Our forces will not stand by and watch innocent civilians being hacked to death like the case was here in 1994,’ Mr Kagame said, referring to UN troops who did not intervene to prevent the Rwanda genocide. ‘If it was established that the civilians are in danger, then our forces would certainly intervene and use force to protect civilians. »
Associated Press, August 17, 2004
Fureur de Karthoum qui crie à l’ingérence. Omar el Béchir soutient donc qu’il ne contrôle pas les janjawids mais ces mêmes janjawids sont en train de massacrer des civils exclusivement des ethnies africaines du Darfour (Massalits, Furs et Zaghawas). Dans ce cas pourquoi s’opposer ?
La réponse ne se fit pas attendre, Omar el Béchir lance ses sbires contre la présence des Rwandais. Abdelwahad Najeb, Ministre des affaires étrangères du Soudan, déclare que la force de l’Union Africaine n’est présente que pour protéger les 132 observateurs et n’a pas vocation à s’occuper de la sécurité des civils qui est de la seule responsabilité des autorités soudanaises.
« The mission for those forces is very clear; protection for the monitors. As far as the civilians, this is the responsibility of the government of Sudan »
cité par Weissbrodt, Fitzpatrick, Newman in « International Human Rights: Law, Policy, and Process »
Le quotidien Al-Rai Al-Am, contrôlé par le gouvernement, sous la plume de Rashed Abderrahim, commence à lancer des rumeurs et affirme clairement que le Soudan risque une expansion du virus du sida surement porté par les soldats rwandais. Il appuie sur un autre point qui est celui du danger de l’importation, par ces mêmes rwandais, de leur expérience du nettoyage ethnique au Soudan. (the spread of the HIV virus which the Rwandan soldiers could be carrying and considered the troops could ‘carry on in Sudan their experience of ethnic cleansing.' » (Agence France-Presse du 19 aout 2004)
Le National Congress Party est le seul parti politique autorisé en 1998 car il était une émanation du Front national islamique d’Hassan al Tourabi, donc les islamistes alliés aux militaires lors du coup d’état de 1989. L’un des sbires de ce parti, Tayeb Mostafa, critiquera le fait que des troupes rwandaises furent autorisées à entrer sur le territoire soudanais sans que leur soit exiger un bilan de santé. De plus, il risquait d’y avoir parmi eux des individus ayant pris part au génocide rwandais (KHARTOUM, Aug 19 (AFP)