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Naoual traite un Togolais de « sale singe au volant »

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La justice belge, qui avait d’abord classé, met 5 ans pour condamner l’insulte à un Togolais traité de « sale nègre, sale singe au volant ».

Ce Togolais de Bruxelles a galéré cinq ans pour obtenir ce qu’il cherchait : la condamnation de la femme marocaine qui, le 11 juillet 2011, l’a traité en public de « sale singe au volant ». Deux ans après avoir porté plainte, le Togolais en Belgique depuis trente ans apprenait que le parquet l’avait classée sans suite. Le père de famille dut donc s’opposer au ministère public pour qui traiter un homme de  » sale singe » et de « sale nègre » et  » sale Noir « , ne vaut pas un procès pour racisme.

À ses frais, M. Ablam prit un avocat – en l’occurrence Me Hamid El Abouti et Me William De Louvien – et se constitua partie civile – c’est coûteux chez le juge d’instruction.

En juin 2016 – donc, trois ans supplémentaires – la justice décidait de renvoyer Naoual A. devant le tribunal. Bref, cinq ans de procédure pour une affaire d’une simplicité consternante : M. Ablam avait sorti son smartphone et filmé la jeune femme qui le traitait de singe.

Et mercredi , la 61e chambre correctionnelle de Bruxelles a déclaré Naoual A. coupable de racisme selon la loi Moureaux pour avoir « incité à la haine en raison de la prétendue race (du plaignant togolais), couleur de peau, ascendance ou origine nationale ou ethnique ».

Pour le tribunal, il ne fait aucun doute que « la raison d’agir […] particulièrement raciste […] de Naoual trouve son origine, au moins en partie, dans l’origine du plaignant ».

Lors d’un banal incident de roulage au rond-point Louise, Naoual, passagère du véhicule en cause, avait traité M. Ablam qui conduisait l’autre de « sale Singe au volant » et de » sale nègre« , ajoutant « fils de pute« , « race de minables », « appelle tes copains du Matongé, j’appellerai les miens et on vous cassera la gueule » pour terminer par ce suprémaciste : » Sale Noir, nous allons tous vous niquer, nous les Blancs ».

Par la suite , la femme de 40 ans avait dit regretter, ajoutant même « avoir honte » de son comportement qu’elle mettait sur le compte de l’énervement.

Le tribunal en tient compte, ainsi que de l’ancienneté des faits – faute à la justice d’avoir pris cinq ans et demi pour boucler un dossier qu’on pourrait traiter en France en 30 minutes – pour condamner la dame à payer au Belgo-Togolais 1.500 euros de dommage moral.

Aucune peine d’emprisonnement par contre, même assortie d’un sursis : le tribunal accorde à la dame la suspension du prononcé « à titre exceptionnel », insiste-t-il, et pour « inciter (Naoual) à poursuivre sa réinsertion dans la société ».

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